Nous avons trouvé notre terrain!
- Nadine Duguay-Lemay
- 26 mars
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 mars
Le 20 décembre dernier, nous avons eu la chance de nous offrir un magnifique cadeau de Noël : l'achat d'un terrain boisé de 15,5 acres. Ce moment fut surréaliste car il marquait l'aboutissement de plusieurs mois de recherche active. Les dernières semaines ont été particulièrement intenses, et tout s'est accéléré à la fin. Bien que nous connaissions des personnes pour qui cette démarche a pris plusieurs années, nous nous considérons chanceux d'avoir trouvé notre terrain en sept mois. Cependant, ce n'est pas sans que nous ayons vécu de nombreux hauts et bas au cours de ce processus. Nous espérons que nos leçons apprises sauront vous éclairer et vous soutenir si vous vivez cette même aventure. Si notre article précédent sur la recherche du terrain et les éléments à considérer était plus axé sur des conseils pratiques, celui-ci est un témoignage personnel de notre expérience.
La montagne russe d'émotions
Il est essentiel de ne pas sous-estimer les émotions que vous vivrez pendant cette recherche. Nous avons démarré ce projet avec un désir de vivre plus simplement, de réduire notre empreinte carbone et de nous reconnecter à une manière de vivre plus authentique. Ayant un goût prononcé pour les 'tiny homes' et les maisons passives, notre projet a pris une tournure concrète après avoir découvert le modèle Fjord de la série Nordique de Maison Suprême au Salon de l'Habitation de Moncton en mars 2024. Ce fut un coup de cœur immédiat pour ce joli modèle de maison scandinave. Après l'événement, nous avons rencontré Mike, au bureau de Moncton près de l’aéroport, le samedi suivant. À ce moment-là, nous étions pratiquement prêts à faire l'achat de la Fjord 2 (884 pieds carrés), même si nous n'avions pas encore de terrain (oui, c’est bien ce que nous disons : l’enthousiasme était à son comble !). Mais nous avons vite réalisé que plusieurs éléments techniques devaient être pris en compte lors de l'achat d'une maison préfabriquée. Nous avons donc pris des notes et informé Mike que la construction était prévue pour 2025, tout en entamant la recherche du terrain.
Une recherche plus longue que prévu
À vrai dire, nous pensions que nous trouverions notre terrain en quelques semaines, peut-être trois ou quatre mois maximum. Cependant, nous avons découvert que notre recherche allait prendre plus de temps et que ce processus n'était pas aussi linéaire que nous l'avions imaginé. Nous avons plongé dans la recherche en épluchant les terrains listés par des agents immobiliers : bonjour Realtor, pages Facebook dédiées aux ventes de terrain, inscriptions aux info-lettres des agents immobiliers qui partagent leurs offres chaque semaine, Kijiji, et bien d'autres ! Nous avons parlé à notre entourage pour que chacun garde l'œil ouvert. Notre routine est rapidement devenue imprégnée de recherches incessantes sur internet, accompagnées de promenades le week-end pour explorer les terrains en vente, parfois en privé, ou pour appeler des propriétaires afin de vérifier s'ils étaient intéressés à vendre (ok, nous avons osé cette approche seulement à deux reprises).
Nous avons également eu la chance de collaborer avec une agente immobilière formidable, Sophie, rencontrée grâce à nos voisins. Cette expérience a été positive et très enrichissante. Sophie nous a soutenus tout au long du processus, nous envoyant des listings de terrains ou faisant des suivis de temps en temps sans jamais être insistante. Nous avons appris qu'il est essentiel de travailler avec des personnes qui partagent vos valeurs et comprennent votre vision. Nous avons eu la chance de collaborer avec quelqu'un qui incarnait pleinement ces deux éléments.
Les coups durs de la recherche
L'un des terrains que nous avons visité et qui a coché presque toutes nos cases a été vendu sous nos yeux. Nous étions prêts à faire une offre en quelques jours seulement, mais avons découvert que le terrain avait déjà une offre acceptée. Bien sûr, cela a été une déception énorme, mais nous avons gardé notre calme et continué à avancer. Nous avons décidé de soumettre notre propre offre, avec l'espoir que les conditions de la première offre ne seraient pas respectées et que notre offre deviendrait active. Au final, nous avons appris que la transaction avait été conclue avec l'autre acheteur. Cette déception a été difficile à digérer, et nous avons eu du mal à nous en remettre pendant plusieurs semaines. Nous avons écouté nos amis nous rassurer, leur disant que ce terrain n'était pas celui qui nous convenait et que d'autres opportunités se présenteraient. Mais les émotions de la déception étaient bien réelles.
L'aspect positif qui est ressorti de cette expérience fut que nous avons appris l'importance d'être prêts pour déposer une offre et d'être rapides. La prochaine fois que nous allions avoir un coup de cœur sur un terrain, nous allions être les premiers à déposer une offre et c'est exactement ce que nous avons fait.
Les surprises de la recherche
La recherche de terrain, comme dans la célèbre citation de Forrest Gump, est un peu comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais ce que l'on va obtenir. Nous avons visité des terrains dont la description ne correspondait en rien à la réalité et d'autres qui étaient bien plus intéressants que ce à quoi nous nous attendions. Nous avons trouvé des terrains où aucune trace n’était visible et avons dû chercher des indices comme des rubans ou des marqueurs pour nous aider à localiser les limites. Un terrain que nous avions particulièrement convoité est tombé à l'eau à cause d'une mauvaise communication. Nous avons appris à être plus flexibles, plus ouverts à l’imprévu, et à profiter de chaque étape du processus, même si elle nous a parfois éloignés de notre objectif initial.
Le respect de l’un et l’autre
Si vous êtes deux (ou plus) dans cette démarche, il est essentiel de respecter la façon dont chacun vit et perçoit l’expérience. Nos façons d’évaluer un terrain différaient grandement. Pour ma part, j’étais plus axée sur l’intuition, l’énergie que me donnait le terrain, et les sens que celui-ci éveillait en moi. J’étais fascinée par les arbres, les sons de la nature, l’atmosphère générale du lieu, et je n’hésitais pas à toucher les arbres avec affection ou à prendre des photos de ce qui m’inspirait. De son côté, mon mari se concentrait davantage sur la recherche de la délimitation exacte du terrain, scrutant les alentours pour repérer les rubans ou les marqueurs. Tandis qu’il cherchait, je l’accompagnais à ma manière et nous nous synchronisions selon nos besoins. Nous avons rapidement trouvé un rythme et une forme de communication qui nous permettait de nous soutenir mutuellement malgré nos approches différentes. Finalement, c’est cette complémentarité qui a fait en sorte que nous avons trouvé le terrain qui correspondait à nos attentes, et ce respect mutuel nous a permis d’avancer en harmonie.
L’importance de l’ouverture d’esprit
Au début de notre recherche, nous nous concentrions sur certaines régions géographiques spécifiques, principalement les secteurs de Kent et de Memramcook. Ces endroits nous attiraient pour de nombreuses raisons. Cependant, au fur et à mesure de notre recherche, nous avons élargi notre champ d’action et commencé à explorer d'autres régions, comme Rogersville. Ce qui a été intéressant, c’est que les trajets dans ces régions ont vite montré ce que nous étions prêts à accepter en termes de distance. En effet, l’une de nos priorités était de réduire notre empreinte carbone, et devoir parcourir 60 à 90 minutes chaque jour pour se rendre au travail ne correspondait pas à notre idéal.
C'est lors d'une pause dans notre recherche active qu'un terrain nous a été proposé presque par hasard. Un samedi de novembre, alors que le vent soufflait fort et qu’il pleuvait à verse, nous avons décidé de visiter ce terrain que nous venions de découvrir en ligne. Nous avons contacté l'agent sur le listing, et par chance, il a répondu. Nous avons visité le terrain sous un véritable déluge, mais malgré la météo, nous sommes tombés en amour avec l'endroit. Dès que nous avons recueilli toutes les informations nécessaires, nous avons contacté notre agente, qui a pris contact avec l'agent du vendeur. En deux jours, nous avions déposé notre offre, et en quelques semaines, nous avons conclu la transaction.
Le partage de notre vision : une clé pour le succès
L'une des leçons majeures de cette expérience est que de partager notre vision et nos valeurs a eu un impact considérable. Le vendeur commençait à recevoir plusieurs appels et demandes de visite, mais il a choisi d’aller de l’avant avec nous car il a vu la sincérité dans notre démarche. Cette expérience nous a prouvé qu'il ne faut jamais sous-estimer la force d’une vision claire et partagée.
Cette recherche de terrain a été une aventure à la fois complexe et enrichissante. Si chaque étape a été marquée par des défis, elle nous a aussi permis de grandir, d’apprendre et de renforcer nos convictions. En respectant nos différences, en restant ouverts aux surprises et en partageant notre vision, nous avons fini par trouver le terrain qui correspondait à nos valeurs. Nous espérons que notre expérience pourra inspirer et guider ceux qui se lancent dans une démarche similaire, et que chaque étape de leur propre parcours sera aussi significative et gratifiante.

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